• Sur le chemin de l'école ( Hiver 1950-51)

    Sur Le Chemin de L'école ( Hiver 1950-51)

    Cette année, l'hiver est assez froid, gris, neigeux en Bourbonnais ou ailleurs. Je trouve que ça occupe bien les météorologues car franchement, on a vu pire .

    La Ch'tite Gâte se souvient de l'hiver 1950 qui fut aussi un hiver ordinaire dans le coin où elle habitait à l'époque , mais différent pour elle.

    Pourquoi celui de 1950-51 ? 

    A la Saint Martin 1950 ( 11 novembre ) ses parents avaient "fait Saint Martin " ce qui signifie changer de ferme. Les baux des fermes étaient faits du 11 novembre au 11 novembre .

    Maison 1 de 1944 à 1950 ( La Ch'tite Gâte et ses parents)

    Photo archives familiales 

     

    Sur Le Chemin de L'école en 1950

    Les parents de la Ch'tite Gâte avaient donc quitté la métairie où la gamine était née pour aller dans une ferme à environ 12 kilomètres. Ses parents n'étaient donc plus métayers, mais fermiers c'est à dire locataires d'une ferme. 

    Les bâtiments de cette ferme étaient assez agréables, mais elle était vraiment isolée " au milieu des bouchures " puisqu'elle se trouvait à 5 kilomètres du bourg du village et donc de l'école .

    Pour se rendre au bourg, il y avait un chemin évidemment. Mais en hiver, il était couvert de neige ou boueux. De plus,  un petit ruisseau le traversait .

    Depuis leur arrivée dans cette ferme, Le Piarre avait annoncé : " Vous n'allez pas faire tous ces kilomètres pour arriver à l'école aussi sales que des cochons. Et ça prendra trop de temps à La Tonine de vous accompagner !"Son frère n'ayant eu que 5 ans n'allait pas encore à l'école.

    Maison 2 :( ferme où ils habiteront de 1950 à 1953) La Ch'tite Gâte , son frère et leur papa près de la maison isolée de tout.

    Sur Le Chemin de L'école en 1950

     

    Donc , Le Piarre avait trouvé un plan B. La Ch'tite Gâte se souvient particulièrement de ce plan B, les jours d'hiver. Mais elle n'en garde pas un mauvais souvenir, même si elle détestait ce nouveau lieu si isolé .

    La rentrée de l' école était à 9 heures.

    Ce jour neigeux de janvier 1951, La Ch'tite Gâte  avait enfilé ses bottes de caoutchouc ( cadeau de noël   de sa grand-mère ) .Elle  était très fière d'avoir ces bottes. Mais elle savait en partant de chez elle  qu'elle  ne pourrait les montrer aux copines car elle  n'arriverait pas à l'école avec .

    La Ch'tite gâte et sa  maman devaient partir vers 8 h ( ou un peu avant ). La neige avait recouvert la cour, les prés C'est alors que Le Piarre annonça: " Oué me qui va t'emmener quo matin ! " Le Piarre ouvrit la barrière du premier pré qui donnait dans la cour juste à côté de la "pêche" ( la mare). Avec sa pelle, il enleva la neige pour qu'elle ne passe pas par-dessus les bottes. Il faisait la "calée". Tous les deux devaient aller dans le pré suivant. Pour passer par -dessus la bouchure ( la haie ) il y avait un échalier ( échailler en patois bourbonnais) comme il y en avait  dans tous les prés du coin ou presque. Après avoir traversé trois prés, ils arrivèrent  dans un hameau de 4 maisons .Ils  connaissaient bien  ces gens. Dans une des maison, habitait un "Grand" de 11 ans,  avec qui elle  avait  l'habitude d'aller à l'école. Et ce hameau-là  se trouvait près d'une route nationale.

    Habituellement, elle  quittait ses bottes boueuses et mettait ses sabots qui l' attendaient depuis la veille chez l'Ernest. Le Piarre lui mit des chaussettes sèches et les voilà équipés pour parcourir les 2 kilométres restants . Mais, ce jour-là,  la neige n'a pas fondu sur la route à proximité.  Donc Le Piarre prit les sabots, les mit dans le sac prévu et nous accompagna jusqu'à l'école. Evidemment, il a toujours la pelle à la main.

    Aller à l'école c'était une équipée depuis cette nouvelle maison. La Ch'tite Gâte avait son cartable en carton bouilli d'une main et son panier-repas en osier dans l'autre main.

    Nous devions déposer nos paniers au bistrot de L'Alice,  juste en face de l'école. A midi, elle faisait réchauffer nos "potons" ( pots ayant notre repas chaud de midi ). Et, ce jour-là,  c'est là que nous quittons bottes et chaussettes bien mouillées pour mettre chaussettes sèches et sabots. L'Alice fera sécher nos bottes pour le soir Mais cette année-là, nous n'avions pas tous des bottes ( je pense que c'était encore un peu un luxe ). Ceux qui étaient venus en sabots quittaient sabots et chaussettes dans la classe,  pour enfiler leurs pantoufles .Et les sabots étaient rangés autour du poêle de la classe.

    Les filles ne portaient ni pantalon, ni collant ( ça n'existait pas encore ). La Ch'tite Gâte se souvient que La Tonine lui avait tricoté des grande chaussettes  beige en laine ainsi que des mites ( moufles de la même couleur). Mais elle se souvient aussi que ces chaussettes  n'évitaient pas les engelures aux genoux et surtout aux orteils. D'ailleurs celles-ci étaient peut-être dues à la chaleur de la nuit apportée par le "cruchon" ( bouillotte en grés ).

    C'est le simple souvenir d'une journée d'hiver ordinaire dans un coin perdu de la campagne bourbonnaise . Heureusement, pour La Ch'tite Gâte et  son frère, nos parents redéménageront en 1953 pour habiter à 800 m environ  de l'école d'un autre village,  dans un hameau sympathique  en bord de route où Le Piarre et La Tonine vivront jusqu'à la fin de leurs jours. (Ils ont  quitté la ferme vers 1980 pour habiter une maison juste en face ). Et c'est dans ce hameau que naîtra leur Ch'tite soeur qui n'aura jamais franchi d'échaillier pour aller à l'école. Peut-être que ça lui aura manqué! happy

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 5 Février 2017 à 20:30

    ....comme la vie était dure à cette époque  pour les enfants, obligés d'aller à l'école. De quoi peuvent-ils se plaindre aujourd'hui?!

    Bises de Mireille du sablon

      • Dimanche 5 Février 2017 à 21:03

        Mireille: Moi, j'adorais l'école et ce ne sont pas ces trajets qui m'ont traumatisée.Ma vie n'était que celle des ^petits paysans de l"époque. Par contre, je savais déjà, à 6 ans que je ne vivrai pas ainsi plus tard, que j'aurai un autre métier.Merci de ton passage .

    2
    Dimanche 5 Février 2017 à 20:34

    Tu racontes bien !
    C'est émouvant; il ne manque que la photo de la salle de classe... et des sabots autour du poêle. 

     

      • Dimanche 5 Février 2017 à 21:15

        LMPT73: Merci. En écoutant les médias beugler sur l'hiver, j'ai eu envie de raconter cette période.Je n'ai jamais eu de photo de classe de cette deuxième école primaire et ne me souviens pas que le photographe y passait .Je sais que j'avais une maîtresse alcoolique qui ne faisait bosser que les bons élèves. D'ailleurs, j'ai l'intention de parler des 3 ans passés dans cette petite commune. Moi, je m'en suis bien sortie scolairement; d'autres beaucoup moins bien.Et pour eux, j'écrirai à ce sujet.

    3
    Dominique 89
    Dimanche 5 Février 2017 à 21:15
    Coucou Nicole
    Mais où sont donc passées les neige d'antan...!et les echaillers(on disait saut'haut par chez moi...et les "mites" et les "cruchons"... ! On s'est trouvé propulser du moyen âge à Internet...ça va trop vite..!
      • Dimanche 5 Février 2017 à 22:16

        Dominique 89 : Merci.T'as connu  toi ? Je pensais que ça n'existait plus quand tu es né les cruchons.Le patois bourbonnais est spécial .Cette différence d'expression à si peu de distance ( environ 10km )c'est fou! Jamais entendu "saut'haut "

    4
    Dimanche 5 Février 2017 à 21:53

    Du vécu raconté avec les yeux de l'enfant qui découvre un nouveau chemin, celui de l'école et du mérite. Pas de voiture, de bus pour emmener, bien au chaud. Mais cette volonté des parents : que leurs enfants aient de l'instruction !  Pourquoi veulent-ils cela ? La Ch'tite Gâte nous le dira ....

    Je connais quelqu'une ayant droit à la fourrure de lapin dans les bottes (le luxe)

    5
    Dimanche 5 Février 2017 à 22:29

    Yanik: Merci. Mon père a eu sa première bagnole quand j'avais 13 ans .Je ne crois pas que le bus passera un jour dans le hameau où j'ai habité ces trois années-là .Mais il doit passer pas loin, maintenant.

    Pour moi, l"école c'était sacrée. J'étais déjà programmée par mon grand-père comme je l'avais raconté un jour .Si on ne m'avait pas emmenée à  l'école, je pense que j'aurais hurlé toute la journée. Par contre , mes parents tenaient également  à ce qu'on aille à l'école par tous les temps .

    La fourrure de lapin que j'appellerais de "la piau"de lapin tannée et transformée ensuite , j'en ai porté en manteau, mais vers 4 ans . J'ignore combien de peaux avaient été achetées par le "pilleraud " à mes parents et grand-parents pour que j'ai droit à ça .

    6
    Cornus
    Lundi 6 Février 2017 à 07:30

    A présent, si on ne dépose pas en voiture les élèves devant la porte de l'école (avant Vigipirate, c'était devant la port de la classe !), cela ne va pas.

    A présent, si les gamins ont fait un 1/2 rôt de travers ou s'ils n'ont pas envie, ils ne vont pas à l'école les pauvres petits choux érigés en génies par leurs parents crétins.

    A présent, l'école ne semble plus une priorité absolue pour les gamins et surtout les parents. J'ai entendu cette semaine, des gens qui partent une semaine au ski avant les vacances (pour payer moins cher) et considèrent que ce n'est pas grave car leurs enfants sont premiers de leurs classes. Peut-être, mais combien font de même ? De même, quand on fait la fête le week-end, on n'envoie pas ses gamins le lundi, vous pensez bien.

    Bravo pour cette note. Cela me rappelle le cas des ma mère et de sa sœur, qui habitaient un hameau à 3,5 km de l'école (avec des pentes assez fortes). Ils me semblent qu'elles n'avaient jamais eu de bottes. Ma grand-mère paternelle, elle, avait 5 km à faire (du plat).

    Oui, les échaillers, terme utilisé aussi dans le Morvan (avec des variantes de prononciation). On n'en voit presque plus à présent, même au dessus des clôtures de fil barbelé.

    Bonne journée.

     

      • Lundi 6 Février 2017 à 09:52

        Cornus: Te voilà remonté ce matin ! Fromfrom a des élèves en moins avec le ski.Ceci doit bien l'agacer. Pour le dépôt dans la cour de l'école ou presque, j'ai connu ça en bossant. La mairie avait dû fermer une place près de l'école car on redoutait les accidents.C'était avant Vigipirate. Les échaliers ( prononcés échayers en 03 dans mon coin ) tu n'as pas dû en voir beaucoup en bois.Tu as dû plus connaître le métal.

        Je pense que ta maman ( un peu plus âgée que moi ) n'a pas dû connaître les bottes quand elle était gamine car mes bottes de caoutchouc de 1950 étaient un événement .

        Le Bourbonnais et le Morvan avaient des points culturels communs . Merci de ton passage et de ne pas renier tes origines campagnardes.

         

      • Cornus
        Lundi 6 Février 2017 à 20:47

        Alors Fromfrom n'a pas eu d'élèves partis au ski ou ailleurs pendant la période scolaire, du moins cette année. Je faisais allusion à ce que j'avais entendu lors d'un reportage à la radio.

        Oui, ma mère avait déjà 15 ans en 1950.

        Si, j'ai connu des échayers en bois, mais comme ils n'emjambent plus de haies mais des clôtures en fils, ils sont remplacés le plus souvent par des "transautoirs".

        Personnellement, mes parents n'ont jamais été paysans, mais j'ai souvent baigné dans la paysannerie chez mes grands-parents et mes oncle et tante dans les Monts du Lyonnais, ainsi chez les voisins-amis de l'Autunois. Donc, renier ces origines, je ne vois pas pourquoi je le ferais, d'autant que c'est une partie de ma culture sinon de ma construction personnelle auxquelles je suis très attaché.

    7
    Simone
    Lundi 6 Février 2017 à 12:02

    Quand je pense que maintenant ces chers petits ne peuvent pas faire 500m à pieds pour aller à l' école,ou ailleurs ! Moi aussi j' allais à pieds. Mais, j' ai eu 5 ans pendant la guerre et on m' a cachée dans une ferme charentaise, et pendant 3 ou 4 mois je suis allée à l' école du bourg....5 kms, toute seule, à pieds et il y avait un inquiétant petit bois à traverser. Puis on m' a sortie de l' école à cause de la grande hostilité de la maîtresse qui avait compris que je n' étais pas une petite parente habitant la grande ville et que je venais là pour le bon air. Pas d' école pendant 2 ans. De quoi faire rêver plus d' un écolier !!! Heureusement je savais lire et écrire très tôt.

    Ton histoire a fait revenir tout ça. Ce temps où je n' avais ni papa,( dans un camp), ni maman, cachée ailleurs.Je crois que cela m' a forgé le caractère. A  toi aussi je crois, car ce n' était pas facile dans les bouchures.

    Bises

     

    8
    Lundi 6 Février 2017 à 13:25

    Simone: Merci pour ton témoignage .Oui, tu as un caractère bien trempé et tant mieux pour toi..Je t'admire de n'en vouloir à personne au sujet de  ta vie de petite fille.Tes parents ont fait ce qu'ils pensaient le mieux pour toi. Mais tu n'es pas tombée sur une maîtresse qui aurait dû te protéger comme beaucoup d'enseignants l'ont fait à l'époque dans les campagnes. Evidemment, je ne compare pas ma vie avec celle d'une petite fille dont tant des siens ne sont pas revenus des camps.

     

    9
    Simone
    Lundi 6 Février 2017 à 16:02

    Et à qui pourrais-je en vouloir sinon à Hitler et à Papon.(J' étais à son procès, il était d' une arrogance !!). Un jour, pour me venger de la maîtresse qui me refusait d' aller aux toilettes alors qu' elle venait de l' accepter pour un garçon, je suis allée faire pipi derrière le tableau. Bien fait ! 

      • Lundi 6 Février 2017 à 19:02

        Simone: Bravo!

    10
    Danie l63
    Lundi 6 Février 2017 à 17:32

    J'en ai vu des copains arriver en sabots ....et de la neige , il y en avait plus que maintenant ...Cela n'a pas empêché certains de bien faire leur chemin , mais ils devaient en baver ; pas de souvenir de plaintes .Par contre , je les enviais , car ils étaient avantagés sur les glissades !!!!

    Sympa l'histoire du troquet-relais !

     

      • Lundi 6 Février 2017 à 19:15

        Daniel 63: Merci.Dans ta montagne, tu avais du bol d'habiter au bourg.Tes parents auraient dû te mettre en pension dans une ferme pour les glissades .happy

        Les troquets -relais , j'ai connu ça dans mes deux premiers lieux de classe. Dans ce village , nous allions à midi chercher nos potons chauds  , seuls et sans surveillance . Nous  revenions ensuite manger dans la classe, sur notre table avec une serviette comme nappe .C'est une grande de fin d'études qui nous surveillait .Ce devait être les normes de l'époque.smile

         

    11
    Lundi 6 Février 2017 à 20:56
    Francis

    Quelle expédition ! Si j'ai bien compris, par temps de neige ton papa t'accompagnait en passant par les prés. Il fallait vraiment avoir envie, mais aller à l'école c'était, et c'est toujours plus gai que de rester à la maison. A l'école au moins, il y a des récréations et des copines... La campagne profonde et l'isolement s'ajoutent à l'époque pour rendre un tel trajet inimaginable aujourd'hui, mais habite-t-on encore dans des endroits si isolés ? Aujourd'hui, la noria des bus de transports scolaires autour des collèges de petite ville est spectaculaire 4 fois par jour, mais depuis quelques années, au premier flocon annoncé plus aucun ne roule !

    12
    Lundi 6 Février 2017 à 21:55

    Francis: J'étais accompagnée à l'école par tous les temps dans la partie à travers les prés.Mais les jours où tout était normal, j'étais confiée au voisin plus grand .

    Oui, cette maison est encore habitée .Mais il y a une route goudronnée à 500 ou 600 m où peut-être des bus scolaires passent .J'ignore si des enfants vivent là.Mais leurs parents ont des voitures pour les conduire à l'école dans la petite ville la plus proche.En effet , l'école où j'allais à cette époque est fermée depuis plusieurs années.

    J'ai toujours aimé l'école et je me souviens pas d'avoir vu des absents ,les jours de neige.Je préférais le travail aux récréations bien que les récrés dans cette école étaient passionnantes. Le mari de l'instit' animait les récrés .

     

    13
    Lundi 6 Février 2017 à 23:27

    Tes photos d'archives sont très belles.
    J'aime beaucoup lire tes récits d'une époque que je n'ai pas connue. Je suis plus jeune que toi, mais j'allais à l'école à pieds, quels que soient le temps et la distance.
    Il est vrai qu'aujourd'hui, les enfants n'aiment pas marcher.
    Ici, s'il y a trop de neige, les transports scolaires ne fonctionnent pas. Comment le pourraient-ils, il n'y a plus personne pour déneiger les routes.

    14
    Mardi 7 Février 2017 à 12:02

    In the mirror: Merci Ktia.Je n'ai aucune photo d'archives prises en hiver. On devait attendre le soleil pour ces photos qui étaient très coûteuses en développement.

    Aller à pieds à l'école a dû te donner l'envie d'explorer les grands espaces et la campagne également .

    Pour les jolies photos de Ktia voir ici 

    Pour les enfants à pieds , il faut aussi penser aux parents qui partent au boulot et veulent les savoir en sécurité à l'école.A cette époque,on ne parlait pas d'enlèvement d'enfants.

    Quand je bossais , c'était le fait que certains parents auraient pu écraser d'autres gamins en se garant ras le portail d'entrée qui m'agaçait 

    Je connais des villages où maire et conseillers municipaux déneigent les chemins tant bien que mal avec des ??derrière leurs tracteurs . Les transports scolaires sont soumis à des normes draconniennes.

     

    15
    Mardi 7 Février 2017 à 13:03
    Marité

    Tes souvenirs sont bien vivaces et tu racontes si bien !!! J'ai eu aussi des engelures malgré les chaussettes tricotées par ma maman et les chaussons enfilés en classe. L'école était bien moins loin que toi... Mais c'était peut-être aussi à cause de la brique chaude placée dans le lit pour le réchauffer... Nous n'en sommes pas mortes et cela fait de bien jolies histoires...
    GROS BECS Nini !

    16
    Mardi 7 Février 2017 à 13:55

    Marité: Merci. Jamais eu droit à la brique , peut-être moins dangereuse que notre cruchon plein d'eau chaude .Ces 3 ans , loin de l'école ne sont pas un mauvais souvenir.Le lieu où j'habitais, si !

    Les chaussettes tricotées et les  chaussons enfilés en classe ne nous ont pas empêchées d'aller à l'école pendant 50 ans mini happy

      • Mardi 7 Février 2017 à 18:36
        Marité

        C'est tout à fait vrai Nini !!! On ne l'a jamais quittée :-)

    17
    Ramon
    Mardi 7 Février 2017 à 16:19

    Tu as parfaitement rendu l'atmosphère de 1950!

    C'était bien cela. J'ai vécu sensiblement la même chose, hormis pour les bottes en caoutchouc. Ça n'existait pas encore dans le village. On portait des sabots avec de la paille sèche à l'intérieur. 

    Pas sûr que ce soient de mauvais souvenirs! :-)

    Bonne soirée. Amitiés.

    Ramon

    18
    Mardi 7 Février 2017 à 19:22

    Ramon: Merci pour ton témoignage .  Je n'avais pas de paille dedans ,mais des sortes de semelles en tissu confectionnées par ma grand-mère. Par contre, beaucoup de garçons avaient de la paille dedans.

    La plupart des filles portaient ce que nous appelions des "sabotes " avec une sorte de cuir sur le dessus.Le sabotier du village où j'habitais avant 1950 les confectionnaient. Je n'arrive pas à en retrouver sur le net.

    Tu as bien compris que je ne me plaignais pas.Ce n'est pas du tout un mauvais souvenir. 

    19
    Mardi 7 Février 2017 à 21:51

    Voilà à peu de chose près mes "sabotes" d'école que j'ai trouvées sur le site

    http://www.le-temps-des-instituteurs.fr/doc-l27ecolier-tenue.html

                                                                      

     

    20
    MC
    Mercredi 8 Février 2017 à 00:38
    Un recit que j ' ai lu avec plaisir. J ' ai commencé à aller à l ' école en 1958 à Lyon en passant sous la nationale 6 par un tunnel piétonnier qui sentait le moisi et qui me faisait peur bien que ma mère m'ait toujours affirmé que c ' était une chance de ne pas avoir à traverser la route. Et le soir mon père me racontait son chemin pour se rendre à l ' école depuis son hameau au village ( Saint Boil) dans notre Saône et Loire natale, en sabots hiver comme été. Ton récit, que j ' ai bien apprécié m ' a aussi rappelé une émission télévisée assez récente intitulée "chemin d ' école" évoquant les parcours souvent longs et dangereux d ' enfants du monde pour se rendre à l ' ecole.
      • Mercredi 8 Février 2017 à 10:17

        MC: Merci.Je comprends que tu ne sois pas rassurée dans ce tunnel. Je suppose que ta maman t'accompagnait .Ben oui, t'es une jeunette et fille de la ville ( à l'époque ).Tu as échappé au port des sabots .Les sabots, c'était hiver et été .Je ne suis pas sûre que c'était très bon pour les pieds par la suite. Essaie de te présenter en cours avec des sabots de bois ( Ton papa en a peut-être encore dans un coin ) et je suis sûre que tes élèves te trouveront superbe et "fashion " .Bonne journée !

    21
    Denise Basagana
    Mercredi 8 Février 2017 à 20:31

    Quels ravissants petits sabots !!! Ces histoires, ce mode de vie, sont tellement semblables à celles de lenfance de Ramon, à la campagne !!! Merci ! <3

     

    22
    Mercredi 8 Février 2017 à 22:11

    Denise Basagana: Merci beaucoup de ton passage ! Tu vois que les campagnes de notre enfance avaient des similitudes dans les 2 pays. Comme l'écrit Ramon, ce ne sont pas de mauvais souvenirs. Bonne soirée!

    23
    Mercredi 8 Février 2017 à 22:59

    Qu'elle est mignonne cette  Ch'tite Gâte  !

    oui; les hivers de nos enfances étaient bien plus rudes  : de véritables épreuves

    tu racontes très bien ces choses d'un temps vraiment révolu !

      • Mercredi 8 Février 2017 à 23:11

        Khaz: Merci.C'est gentil pour la Ch'tite Gâte qui a juste un peu vieilli happy Toi aussi, tu as bien dû en porter des sabots! Bonne soirée 

    24
    Lundi 13 Février 2017 à 21:52

    ah 1950 je n'allais plus à l'école chere "Ch'tite gate" , je faisais mon service militaire, dans la Marine !! moi ma première rentrée ce fut en 1933, mais j'avais plus de chance que toi, c'était à 2kms,et par la route, avec les autres ! plus tard 3kms et toujours par la route avec mon vélo, mais j'ai connu les bottes en caoutchouc vers les années 1936/37, on se gelait les pieds, mieux valait les sabots, "bonjour les engelures" avec ces bottes ! mes parents pensaient que c'était un progrès !! je sais ce que c'est que l'echaillier, mais je n'en avais pas sur mon chemin ! quelques années plus tot, c'était moins difficile que pour toi, tout dépendait du lieu d'habitation ! et nous avions une cantine scolaire, pas besoin d'amener son panier , j'ai seulement mangé chez des amis pendant trois ans , tout dependait de l'organisation et de la taille de la commune, maintenant on améne les enfants à l'ecole  en voiture , quand je vois maintenant l'encombrement devant le groupe scolaire, je crois rêver !! j'espère que tout va bien pour toi, bravo pour ces photos d'epoque , bonne semaine et grosses bises

      • Lundi 13 Février 2017 à 22:17

        Renéjeannine: Bonsoir.Tes beaux voyages ne te font pas oublier ta vie bourbonnaise. Je suppose qu"après la guerre on trouvait peu de bottes d'enfant car pour moi, ce cadeau était un événement. Tu dois avoir raison pour les bottes et les engelures. En 1953, j'ai déménagé et rentrait manger chez moi à midi .Et dans ce nouveau village ( 300  environ ) il y avait 2  classes et une cantine depuis 1950.

        "Donc , t'es ben un vrai bourbonnais , même si tes parents étions pas da bouhoummes , y cré ! Mais , v'nir au monde au pays de l'EMILE GUILLAUMIN, oué ben ane sacrée chance pas se bouger din le monde Y va me mette sus le caffiot mon chapiau à 2 bonjous pas te fare 2 biches.Bounna ne "

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    Mercredi 15 Février 2017 à 22:22

    merci chere Ch'tite gate , mais si, mes parents étaient des ''bouhoummes",des vrais d'avant guerre, 6 vaches, une jument, quelques cochons, veaux poules, chèvres, ma  mère faisait des fromages de chèvre, qu'elle allait vendre au marché ! mon père était fermier,  nous vivions à trois, aussi bien qu'il etait possible à cette epoque, je suis resté jusqu'en 1947 avec eux...il y avait vraiment des bottes en 1937, mais de tres mauvaise qualité, c'est pour ça que nous avions des engelures ! je serais bien incapable de manoeuvrer le "patois" comme tu le fais , mais je vais  quand meme te fare 2 biches,  " Bounna ne "  !

    PS J'ai bien connu "Emile Guillaumin" et son fils, qui m'a donné des cours de maths...ma grand 'mère fut meme son employée, pendant quelques années, et lui doit d'avoir été assurée sociale, ce qui était tres rare en 1930..

      • Samedi 18 Février 2017 à 17:05

        Renéjeanine: Merci.Je croyais que tes parents travaillaient dans un château. J'ai dû rêver.Donc Bienvenue au club des enfants de "Bounhoummes". Après la guerre,il n'y avait pas beaucoup plus de vaches chez mon grand-père ( métayers ). Nous n'avons jamais eu de chèvre. Ma grand-mère allait vendre au marché des oeufs, un peu de beurre. Comme je l'accompagnais souvent, le coquetier me donnait une pièce de 100 sous ,me disait-on .Je crois que c'était 5 anciens francs cette grosse pièce blanche.

        Emile Guillaumin se comportait donc dans la vie comme il l'écrivait dans ses livres en assurant ta grand-mère en 1930.

        L'année de mes 6 ans , j'ai eu une insti' remplaçante qui s'appelait Emilie Guillaumin et je ne me souviens plus si elle était la petite-fille ou la nièce d'Emile .Tu l'as peut-être connue .Elle devait avoir entre 20 et 25 ans l'année 1949-50.Y va dont te fare 2 biches et y te dis "A bintôt!'

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    Dimanche 19 Février 2017 à 11:11

    ...mes grands parents étaient metayers , aupres d'un chateau "la Grolière", apres le deces du grand père, ma grand mère devint gardienne du chateau, abandonné par ses propriétaires, ma mère est allé accoucher chez elle, c'est ainsi que je suis né dans un chateau, resté par la suite plus ou moins inhabité ... il etait genereux ton coquetier, ils n'avaient pourtant pas cette reputation !! cent sous = 5frs anciens en effet ! j'étais fils unique, mes parents me donnait dix sous le dimanche, c'était deja beau ! je pouvais m'acheter un chou à la creme chez le boulanger !! Emile Guillaumin avait deux enfants Jean et Suzanne, lui est devenu instituteur et est mort recemment, il a eu une fille, mais les ages ne concordent pas, sa soeur n'a pas eu d'enfants, et a fini directrice de la Secu à Moulins,  elle est morte depuis longtemps,  ce ne peut être ton Emilie ! Emile Guillaumin était un grand écrivain et  aussi un grand syndicaliste, regrouper les metayers pour qu'ils se defendent contre l'exploitation des gros proprietaires terriens, il  fallait du courage à cette époque , mais tu dois savoir tout ça , je te fais deux biches à bintot !

      • Lundi 27 Février 2017 à 18:29

        Renéjeannine: Merci pour ton témoignage précieux sur le  03

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    heraime
    Lundi 27 Février 2017 à 17:57

    comme mon père faisait des sabots ,on en a tous portés ,de la neige je me souviens de l'hiver 56 surtout  ou pour sortir de notre cour père avait creusé un tunel.

    Bon c'est pas parce qu'il y a du vent que je vais oublier ton anniversaire aujourd'hui ,petit poisson comme Heraime mais du 1° décan ,Heraime du second,normal tu était née avant moi.Bises

      • Lundi 27 Février 2017 à 18:32

        Héraime : Merci beaucoup .Je serai toujours née avant toi .Hiver 56 , j'habitais à 800 m de l'école .Mais il fallait déblayer un peu pour que nous franchissions les congères, moins hautes que chez toi sûrement.

    28
    Lundi 27 Février 2017 à 18:17

    Les conditions ne sont plus du tout les mêmes maintenant. Les jeunes ne pensent pas que c'était comme cela avant. Bonne journée.

      • Lundi 27 Février 2017 à 18:34

        denis8983: Merci de votre passage . Je parle d'un temps que les jeunes ne peuvent pas connaître smile

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    Lundi 6 Mars 2017 à 17:23

    Bonjour ALN,

    Un récit très agréable à lire et des photographies anciennes comme j'aime regarder. Les engelures aïe aïe aïe et l'onglet ouille ouille ouille. Tout le monde chez nous avait des gants de laine tricotés et pas moi. Moi, j'étais dans la campagne en Bourgogne. Les hivers étaient rudes aussi et pour réchauffer nos pieds on ouvrait la porte du four de la cuisinière et mettait nos pieds à l'entrée de celui-ci pendant que nos quatre crans de chocolat fondaient dans une cuillère à soupe sur la cuisinière pour l'étaler ensuite sur notre tranche de pain.

    On ne rechignait pas pour les trajets. Moi, je n'ai pas connu lorsque les écoliers emmenaient leur repas mais les sabots oui. J'aimais bien et j'aime encore aujourd'hui. Je connais une petite grand-mère à Vichy qui m'avait dire qu'elle faisait cinq kilomètres pour aller à l'école.

    Aujourd'hui, ça a bien changé. Et si les enfants ne veulent plus marcher ou autre, ne sont jamais satisfaits de ce qu'ils ont c'est tout simplement la faute aux parents. Un enfant ça s'éduque et il faut montrer que la vie ce n'est n'est pas de toujours dire oui.

    Merci pour les chansons de Georges Chelon et merci pour ce récit remplit d'émotion; c'est ce que j'ai ressentit.

    Bonne fin de journée.

      • Lundi 13 Mars 2017 à 16:44

        Marie-Jo: merci .Je n'avais pas vu ces deux derniers coms.Tu devais avoir très froid en main, c'est sûr.Nous aussi on mettait les pieds sur la porte de la cuisinière , ce qui devait aider à multiplier les engelures.

        Je pense que les sabots de l"époque n'étaient pas le top pour les pieds .

        Pour l'éducation des enfants, ce n'est peut-être pas toujours facile et il ne faut pas tout mettre sur le dos des parents .Certains enfants peuvent avoir des problèmes difficiles à détecter. Perso, je ne laisserai pas, aujourd'hui,  un enfant faire seul 5km à pieds. J'aurais trop peur des enlèvements.Bonne fin de journée.

    30
    Vendredi 10 Mars 2017 à 23:31
    eMmA MessanA

    Je me rends compte que j'avais manqué cette superbe page lorsque tu l'as publiée (j'étais à Pondichéry à ce moment-là). Je suis ravie de l'avoir rattrappée à temps, car cela aurait été bien dommage de rater ce témoignage. J'aime que, malgré les dures conditions rencontrées au cours de l'hiver, l'enfant que tu étais demeurait joyeuse et volontaire.

    C'est un bon caractère que tu avais et que l'on ressent encore aujourd'hui dans chacune de tes lignes, ici ou dans nos blogs.

    Merci d'être qui tu es Nicole.

    Je t'embrasse bien fort.

      • Lundi 13 Mars 2017 à 17:16

        Emma: Merci.Je n'ai pas de mauvais souvenirs de cette période .C'était normal et je ne me posais pas de questions ( pour le trajet ) .Dans mon prochain article, je m'en pose  questions.

        Volontaire,oui, je l'étais ,même un peu " tête de cochon "(= têtue en Langage bourbonnais) comme me disait gentiment mon grand-père. Bonne fin de journée

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    H2O-
    Lundi 13 Mars 2017 à 23:40

    Bonsoir Nicole,

    Quelques années plus tard, mon histoire n'est pas très différente... 3km à pieds, matin et soir, dans des bottes en caoutchouc avec des engelures tout l'hiver mais c'était peut-être le bon temps quand même... nous espérions mieux...

    Bises et à bientôt

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