•  9 avril 2013

     

     comme ouchure (2)

     

     Gouyard Opinel ( fabriqué en Savoie)

    Jour de Taille chez le Touène ( Antoine) et la Touènette ( Antoinette)

     

    (la scène aurait pu se passer , dans les années 50-60, dans la cour de la maison qui est sur la banniére )

     

    "Là -vou don que te va, Touène, envé ta gouyarde su l'épaule?, crie la Touénette? 

    -Y m'en va repeler la bouchure do Champ do Tacot!A cause don que te me demandes ça?

    -A cause que te vas te rassouiller et pis même gouiller envé  tes sabiots. Ou pourre bin attende demain!  T'es bin un peu jargeot, mon pôv Touène!Te cré terjou que t'es le roi de la gouyarde!Et pis t'es pu bin adret!

    Et pis te fere mieux de m'aider à ajouter les vaches!

    -T'as tu fini de faire tout quo rafût , Touénette, te m'y rendras berdin*, oué sûr ! "

    Et le Touène  s'en va tailler la bouchure du champ du Tacot, laissant la Touénette ronchonner.

     *Berdin, mot très utilisé.Je vous en parlerai avec la lettre D comme débredinoir

    Traduction :

    Où vas-tu, Antoine, avec ton croissant sur l'épaule? crie Antoinette

    -Je vais tailler la bouchure du champ du Tacot! Pourquoi me demandes-tu cela?

    -Parce que tu vas te mouiller et mettre de l'eau dans tes sabots.On pourrait bien attendre jusqu'à demain! Tu es bien un peu bizarre, mon pauvre Antoine!Tu crois toujours être le roi de la gouyarde. Et tu n'es plus très adroit! Tu ferais mieux de m'aider à traire les vaches!

    -As - tu fini de faire tout ce bruit, tu me rendras fou, c'est sûr!"

     

     

    Bon, d'accord, le patois bourbonnais, pas évident pour ceux qui n'ont pas baigné dedans dès leur enfance.Regardez les 2 gouyardes: l'ancienne qui a perdu son manche!(Sûrement, celle du Touène) et une gouyarde actuelle

    B comme Bouchures ( 2)

    B comme Bouchures ( 2)

     

      

    Et maintenant du bon français!Essayez de  le lire à voix haute et vous me direz si c'est facile.  Il faut reconnaître que cette bouchure  n'est pas très jolie en hiver. Voici ce que Raymond Devos aurait pu penser, en arrivant en Bourbonnais.

     

     

    Je hais les haies 

    Je hais les haies 
    Qui sont des murs. 
    Je hais les haies 
    Et les mûriers 
    Qui font la haie 

    Le long des murs. 
    Je hais les haies 
    Qui sont de houx. 
    Je hais les haies 
    B comme Bouchures ( 2)

     

    Qu’elles soient de mûres 
    Qu’elles soient de houx ! 
    Je hais les murs 
    Qu’ils soient en dur 
    Qu’ils soient en mou ! 
    Je hais les haies 
    Qui nous emmurent. 
    Je h
    ais les murs 
    Qui sont en nous


    Raymond Devos 

     

     

     

     

     

     

     


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