• Rithon et le concours général

     comme ithon et le concours général 

     Rithon est né dans un village " Au milieu des bouchures", en  1899. Bien sûr, ses parents lui avaient donné un autre prénom.  Mais,  peu de gens  connaissaient cet autre prénom. Rithon était fils d'un ouvrier agricole.Quand il eut six ans,  il fit  4 ou 5 kms  à pieds pour aller à l'école. Rithon adorait l'école et était un excellent élève. Il n'avait qu'une idée  en tête : étudier  pour devenir " un Hussard de la République". Ses parents étaient  pauvres et ne pouvaient  l'envoyer poursuivre des études à la ville, en 1909. Payer l'internat était inenvisageable pour eux. Et de toute manière, comment se rendre à Moulins qui est à 35 kilomètres ? Pas de bus de ramassage en 1909-1910 !  Le curé du village proposa alors à Rithon d'entrer au séminaire où toutes ses études seraient prises en charge pour devenir prêtre. Rithon allait au catéchisme.

    Mais il ne s'imaginait pas vêtu d'une soutane noire. Donc Rithon resta à l'école primaire, passa brillamment  le certificat d'études à 12 ans et devint ouvrier agricole  comme  son papa et plus tard atteint le grade de métayer. Je sais que Rithon ne fut jamais vraiment heureux ni  dans son travail, ni dans sa vie. Les études non faites furent le grand regret de son existence. Il se  considérait comme un " Raté de la vie ". L'agriculture ne le passionnait pas. Il essayait d'oublier ce qu'il considérait comme un échec avec 2 ou 3 paquets de tabac gris par jour et parfois une consommation excessive de vin rouge.

    Rithon avait été le seul de son village à passer un concours à 11 ans, en 1910. Ce diplôme , il m'en a parlé de nombreuses  fois , mais il ne savait pas où il était rangé. En début d'année, j'ai retrouvé, par hasard , son précieux  diplôme ,  camouflé à l'intérieur de  son grand diplôme de Certificat d'études. Ah ! comme il aurait été heureux de me le montrer lui-même ce diplôme qui est sous vos yeux, surtout quand j'ai commencé d'exercer le métier de ses rêves .

     

     

    Rithon et le concours général

    Je connaissais le concours général des lycées. Mais  j'ignorais tout de celui du primaire. Et j'ai cherché , cherché dans les archives du Manuel Général de l'Instruction Primaire et j'ai trouvé les pages de mai  1910. Ce concours pour l'enseignement primaire a existé jusqu 'en 1940.

    Les épreuves sont passées dans l'école et envoyées ensuite au Manuel Général de l'instruction primaire devenu plus tard " Le journal des instituteurs". J'ai retrouvé les archives numérisées de ces journaux sur le site de la Bibliothèque Diderot de Lyon .

    Réglement concernant cette épreuve : extrait du numéro 37 du Manuel général , daté du 25 mai 1910.

    Rithon et le concours général  

    Les  épreuves passées par Rithon : dictée et questions , composition française et calcul

    Rithon et le concours général

    Rithon et le concours général

    Le  deuxième problème me semble comporter un oubli .Mais , en 1910, les enfants connaissaient peut-être le prix du gramme d'argent et de bronze .

     

     

     

     

    Dans un autre numéro du manuel général de l'instruction primaire , j'ai trouvé le compte -rendu de cette épreuve .J'ai  également trouvé la liste des élèves ayant été reçu pour toute la France .

    Le premier avait un total de 32 points et  ceux qui , comme Rithon ,  avaient la mention Honorable un total compris  entre 30 et 25 points. Rithon a eu 28,5 points.

     

    Manuel général de l 'instruction primaire ( renseignements provenant du site de la bibliothèque Diderot  de Lyon )

    Le 19 octobre 1832, Guizot proposait « d'autoriser en principe la publication d'un recueil périodique à l'usage des écoles primaires de tous les degrés ; ce recueil devra contenir :

    1° la publication de tous les documents relatifs à l'instruction populaire en France ;

    2° la publication de tout ce qui intéresse l'instruction primaire dans les principaux pays du monde civilisé ;

    3° l'analyse des ouvrages relatifs à l'instruction primaire ;

    4° des conseils et des directions propres à assurer les progrès de cette instruction dans toutes les parties du royaume ».

    Le Manuel général de l'instruction primaire devient le premier grand périodique destiné à l'enseignement primaire. L'éditeur Hachette en fut le propriétaire exclusif à partir de 1850 et Ferdinand Buisson son directeur entre 1897 et 1905.

     

     

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    daniel63
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 07:29

    Vacherie ce "chemineau" ! Je confesse n'avoir eu connaissance de ce mot qu'il y a quelques jours .

    L'énoncé de la seconde épreuve de calcul me laisse un peu perplexe ...A moins que l'on considère comme évidente la valeur faciale des pièces ?

    L'alternative "séminaire" existait encore à la fin des années 50 !

    Cette épreuve le semble une bonne synthèse du savoir engrangé en fin de scolarité quand celle-ci consistait à savoir lire , écrire , compter .

    Malheureusement pour Rithon , l'école n'a jamais transmis le bonheur .. 

    Encore un beau témoignage , Nicole ! Bravo !  

    2
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 08:16
    Francis

    Très belle évocation, tu décris fort bien une époque où l'école était avant tout considérée comme une chance, et où la carrière d'Instituteur était prometteuse de savoir, de curiosité, de pouvoir et de confort. De là à s'enfermer dans une soutane..., bien lui en a pris à Rithon, mieux vaut être agriculteur et géniteur de beaux enfants parfois futurs instituteurs, que curé esseulé, parfois géniteur d'enfants cachés. Ce concours autorisé "sponsorisé" par la revue s'adressant à des jeunes entre 12 et 13 ans, concernerait aujourd'hui des élèves de 5ème. Sans doute ceux-ci réussissent-ils d'autres prouesses scolaires, néanmoins je les imagine par endroits un peu tracassés par ces épreuves... Mais peut-être pas tant que ça, moyennant quelques actualisations de notions : le "chemineau" d'alors n'a pas vraiment son équivalent aujourd'hui, peut-être le "routard". Les problèmes de l'époque, certainement plus que ceux d'aujourd'hui, avaient bien pour objectif de vérifier que le candidat possédait des connaissances pratiques solides (hectolitre - décalitre / rapport poids - nombre - valeur des pièces), ne tombait pas dans les pièges syntaxiques, et opérait bien avec les nombres. C'est bien là plus du vocabulaire, du calcul et de la souplesse intellectuelle, que des mathématiques.

     

    Bises et bon dimanche    

    3
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 09:03
    c'est un récit touchant : si Rithon était rentré au séminaire la face du monde, ou presque, en aurait été changée; tu ne serait pas là pour en témoigner.
    Tu es devenue la bible de l'Ecole, la vrai, avec un grand E. Rien à voir avec celle, si tant est qu'elle lui appartienne, de NVB...
    11 ans et obtenir un aussi bon résultat : BRAVO
    4
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 09:15

    Daniel : Pas compris , ton expression !Chemineau = vagabond ( pour moi ).

    J'ai pensé qu'on considérait la valeur au gramme qui devait être donnée par ailleurs  et que je n'ai pas trouvée , même dans le compte -rendu de Juillet 1910. Rithon n'avait que 11 ans pour ce concours et j'ai retrouvé son diplôme de certificat d'études . Il ne l'a passé que l'année suivante , à 12 ans .Je ne sais pas du tout qui finançait le séminaire . Mais oui , je connaîs quelqu'un qui a profité de cette alternative vers 1955 et fait de brillantes études ( trés fort niveau en maths , entre autres , dans les séminaires de l'époque )

    Francis :Voilà du Francis dans le texte! happyCeux qui passaient cette épreuve avaient plutôt 10 ou 11ans comme Rithon .J'ai les épreuves des plus de 13 ans , vraiment compliquées. Daniel nous dira quel sens , il donne à cette expression avec "chemineau". Je mettrai un complément par rapport aux notions que tu énonces , trouvé dans le numéro de juillet 1910 . Rithon n'a eu aucun enfant dans l'enseignement ( pour les descendants , à voir ...) et le métier de cultivateur lui déplaisait vraiment ( il aurait 115 ans s'il vivait encore ). Mais tu sais , la vie de métayer , c'était parfois un peu, beaucoup  le bagne. Si je trouve des " cobayes " de cinquième ou plutôt de sixième , j'essaierais de leur donner ces épreuves. En dictée , il y aura quelques fautes , c'est sûr. Et les questions ??? En maths , j'essaierais de voir leurs réactions .

    Merci à vous deux et bon dimanche. Bonnes vacances , Francis !

     

    5
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 09:39

    Papydom : Merci . S'il était entré au séminaire , il aurait pris la tangente avant  la fin de ses études. C'est toujours ce qu'il m'a dit et il a regretté de ne pas avoir choisi cette voie . Merci pour le titre que tu me donnes . Mais , en ce moment , certains enseignants en ont "ras la casquette " , surtout ceux en fin de carrière. Moi , je n'ai pas eu leurs problèmes , c'est sûr ! 

     

    6
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 10:30

    Excuse -moi , Kass , j'ai été obligée , pour problème sur mon blog ,  de copier -coller ton com ci-dessous 

    Il y a 1 heure   Supprimer le commentaire
     

    le diplôme nous explique l'origine du surnom de Ri - Thon !

    histoire émouvante

    que de destins furent ainsi tronqués, fleurs non épanouies. Mais le sont-elles vraiment ?

    il y a là dedans un mystère que je n'arrive pas à percer, ou même à formuler.

    Bravo pour ta recherche tenace, et fructueuse !

    7
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 10:40

    Kass : Merci . Eh oui, les Henri , du moins en Bourbonnais, devenaient des Rithon dès leur naissance .Fleur non épanouie , il l'était, c'est sûr. Peut-être d'autres raisons que celles qu'il donnait à la gamine que j'étais et qui posait beaucoup de questions ? 

    Pour le mystère , tu peux essayer de le formuler sur ma boîte  mail. Je t'aiderais peut-être à le percer .

    Avoir accés à beaucoup d'archives numérisées , simplifie la vie .J'avais envisagé de me rendre dans cette bibliothèque de Lyon pour retrouver ces épreuves .

    8
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 11:03

    Beau rappel historique et humain d'une époque pas si lointaine ou l'argent que l'on avait ou pas, faisait une très grosse différence dans le choix de vie.
    Les épreuves sont bien intéressantes, côté gymnastique du cerveau et rappel du contexte social, surtout quand on voit ce qui était demandé à 11 ans ... Effectivement pour le n°2, encore un problème d'argent ;o)
    Merci pour tes recherches et tout ces éléments passionnants.

    9
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 11:29

    Yanik : Merci .Comme tu as raison pour le choix de vie et l'argent . Dans les années 50 , sans la demi-bourse  bourse dés la sixième (  et une autre partie , obtenue au mérite dès la cinquième ) je n'aurais pas fait d'études car l'internat était trop cher  et toujours pas de bus de ramassage 

    Le numéro  2 , impossible à résoudre si on n'en connaît pas un peu plus .J'espère trouver le maillon manquant à ma "petite tête "happy Bon dimanche 

    10
    daniel63
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 11:34

    Tout simple , Nicole : jusqu'à il y a peu , je ne connaissais pas ce mot ! Cheminot , oui , mais non pour celui-là ...Encore une défaillance dans ma culture !!!!!!mad . D'où mon exclamation !

    L'Eglise devait encore vivre de revenus de ses propriétés , de dons , de legs ...

    J'ai connu un garçon que les parents ont mis au petit séminaire pour qu'il passe son bac gratuitement ; le père était un mauvais homme d'affaires et a trouvé cette solution ....Il y en avait d'autres dans le coin , mais dont la démarche pouvait se justifier socialement . Ton Rithon aurait bien pu en profiter .

    Au Mayet , en fin de troisième , fin années 50 : trois solutions possibles pour les parents qui ne pouvaient suivre : séminaire , Ecole Normale ou concours d'infirmière ...Cela a permis à beaucoup de pénétrer dans un autre monde auquel ils n'auraient pu avoir accès . En ont-ils été plus heureux ? Là , c'est à voir au cas par cas ...  

    11
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 11:52

    Daniel: On ne le rencontre pas tous les jours ! Oui, on connaît mieux l'autre en " ot "  .C'est "vacherie " qui m'avait orienté dans une autre direction .Dans notre Bourbonnais , on employait le mot " roulant " plutôt que chemineau .C'était le " pauvre roulant " qui couchait dans la grange aprés avoir donné ses allumettes .happy

    Bien sûr que Rithon aurait pu en profiter .Mais il me disait n'avoir vu que le port de la soutane  et ses parents n'ont pas du trop insister , je suppose .

    Tes 3 solutions étaient bien réelles .Mais , dans mon coin de bouchures , il a fallu attendre les année 60 pour que filles et garçons ne restent pas tous à la ferme .Mais certains ( certaines )  ont appris d'autres métiers à plus de 20 ans . Enfin , les garçons allaient à l'école d'agriculture en hiver ( obligatoire le diplôme pour obtention de prêts à la fin des années 50 .)

    12
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 13:18
    Marité

    Une histoire presque semblable à celle de mon Papa !!! Il a passé ce concours vers 11 ans aussi. Il l'a eu sans mention, je crois, mais il lui a été impossible de continuer, car pas de transport à l'époque... et aurait dû effectuer 10 kms à pied, car pas d'internat. Il est donc resté ouvrier agricole avec des mains d'or et un cerveau d'ingénieur... et j'en ai été toujours très fière :-)

    GROS BECS Nicole

    13
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 13:50

    Marité : Merci .Ce concours s'est arrêté en 1940 .Seuls , les meilleurs le passaient .Mes parents ne l'ont pas passé .Je ne connaissais pas du tout les épreuves de ce concours avant mes recherches .Beaucoup de nos anciens en revendraient à nous qui avons fait des études .Tu n'as pas retrouvé le diplôme de ton papa ? 

     

    14
    Danielle
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 14:13

    Bonjour Nicole, une nouvelle fois je ne vois pas mon commentaire laissé en fin de matinée, ça s'est produit aussi sur le blog de notre ami Ramon, je me pose des questions... je disais un peu ceci : l'histoire de Rithon me touche car ces enfants qui sont passionnés par l'école et qui sont d'excellents élèves mais qui ne peuvent pas poursuivre leur rêve faute de moyens car nés dans une famille pauvre, quelle injustice pour eux, comme c'est dommage car c'est un regret de toute une vie. Personnellement à sa place, j'aurais accepté sans aucune hésitation la proposition d'entrer au séminaire et d'avoir les études entièrement prises en charge... en quittant les lieux ensuite, car la soutane... non merci !!! Une vie ratée faute de moyens, c'est vraiment triste mais Rithon est devenu ouvrier agricole, quel beau métier sain et honnête même si ce n'était pas son choix. Il a fondé une famille et, malgré ses regrets, il a du trouver un certain équilibre tout en gardant en lui l'impression de sa vie manquée. Tant d'enfants ont du subir le même sort, ont du connaître les mêmes regrets... Bon dimanche Nicole, j'hésite à cliquer sur "envoyer". Danielle

    15
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 14:46

     Danielle : Merci .Ton com est bien passé. L'autre , par contre n'est nulle part chez moi .Sûrement , un caprice de ton ordi. A la campagne , jusque vers 1960, peu d'enfants faisaient des études techniques ou générales .Par contre, la plupart passait le certificat d'études et emmenait très bien " leur barque " par la suite .Pas sûr qu(il ait vraiment trouvé un équilibre .On ne peut pas se mettre à la place de quelqu'un né en 1899. C''est par honnêteté que ses parents ne l'ont pas laissé entrer au séminaire , je pense , ne voulant  pas profiter du système. Il vivait dans une famille croyante et pratiquante. Enfin , il y a plus triste !!!Bon après -midi .

    16
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 17:20

    Un bien beau témoignage.

    Cela me rappelle qu'en Espagne, jusqu'à 1960 environ, le séminaire était toujours la seule issue pour les enfants des villages de Léon et Castille qui voulaient faire des études. 

    Bravo pour ce 28,5!

    et quel boulot, pour retrouver toutes ces données!

    Au fait, était-ce ton grand-père?

    Bonne soirée,

    Amitiés,

    Ramon

    17
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 17:31
    Marité

    Non, Nicole je n'ai pas le diplôme de Papa, et Maman, que je viens d'aller voir, ne se souvient pas de l'avoir vu... Tant pis :-)
    Re-GROS BECS

    18
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 18:39

    Ramon : Je connaîs mal l'Espagne .Mais je pense que ces deux régions avaient beaucoup de villages isolés .

    Oui , Rithon était mon grand -père. Et bizarre que j'ai retrouvé cela après tant d'années en " fouinant " chez mes parents à la recherche de photos , dans des boîtes ayant appartenu à mes grand-parents. Rithon est décédé en 1966. Et pour une fois , j'ai laissé le vrai nom et n'ai pas brodé d'histoire autour .Bonne soirée , Ramon.

     

    19
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 18:53

    Marité : Si tu connaîs l'année,  tu peux trouver les épreuves ici  .

    Quand tu es dans le site de la bibliothèque , tu cliques sur "Manuel général de l'instruction primaire " , ensuite sur l'année et après recherches de fourmis car 2 numéros par mois .Peut-être que les épreuves sont toujours dans celui qui paraît vers le 15 mai. Un peu dense cette revue , mais intéressante. Les résultats sont en juillet de la même année. Mêmes épreuves pour toute la France. Bonne pioche et bonne soirée 

    20
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 19:26
    Epamine

    Billet chargé d'émotion, de regrets, de nostalgie et bel hommage rendu par la photo du diplôme avec le vrai nom du Riton. J’aime.

    Bises d'Ep'

    21
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 20:31

    Moi aussi, j'aime. J'aime cette histoire vraie. Tout est tellement à portée de nos mains aujourd'hui qu'on ne pense pas à ceux, qui, à cette époque, n'avaient pas le choix de continuer ou pas leurs études.

    J'aurais été recalée aux exercices de maths, c'est sûr. ;-)

    Difficile de vivre avec l'idée qu'on aurait pû faire autre chose de sa vie, j'espère qu'il n'a pas eu trop de regrets.

    Et je suis ravie de te retrouver! Tu étais perdue? En vacances? En pause?!

    bises et belle semaine

    22
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 20:37

    Ep' : Merci .Le Pépé Rithon voulait tellement me le montrer ce diplôme que quand je l'ai retrouvé,  j'ai de suite pensé à lui rendre un petit hommage. A vrai dire, je ne le cherchais plus depuis longtemps , le croyant déchiré ou autre. Quand j'utilise des pseudos , je peux me permettre quelques fantaisies en écrivant. Mais là , tout est vrai et je crois avoir été la seule à qui il en a parlé souvent de son diplôme. Bonne deuxième semaine de vacances et repose-toi.

    23
    Dimanche 26 Octobre 2014 à 20:51

    Halgaro : Merci .Le choix , il a fallu attendre les années 60 pour l'avoir et encore. La scolarité jusqu'à 16 ans a changé la donne également ( septembre 1968 ). Si , il a eu des regrets , c'est le moins qu'on puisse dire .

    J'étais presque perdue , Halgaro , avec un téléphone en 3 G. J'avais quand même la géolocalisation qui me disait dans quelle région je me trouvais happy  Et une pause , ça fait du bien ! Bonne soirée .

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    24
    Lundi 27 Octobre 2014 à 08:23

    Quelle évolution !!! Mais le fond est bien toujours le même… l'argent fait la différence.

    Merci pour ce magnifique témoignage très poignant

    Bises Nicole

    Passe une très bonne journée

    25
    Lundi 27 Octobre 2014 à 09:19

    Jackie : Merci. Mais oui  que le fond est toujours le même! Et je me demande d'ailleurs s'il n'y a pas un retour en arrière avec le chômage qui ne cesse de croître et les prix qui augmentent. Belle journée à toi , Jackie !

    26
    Lundi 27 Octobre 2014 à 17:37

    Bonjour Nicole, ton récit est touchant, surtout lu en 2014. Tu sais fin du 19è s et début du 20 è siècle, il y a plus d'un jeune qui n'a pas pu réaliser ce qu'il pensait faire comme métier. Il est vrai que le manque de transport et très peu de voiture dans les foyers, les déplacements étaient limités. Ton témoignage réveille des souvenirs de ma maman. Je l'ai entendu dire plusieurs fois, je n'ai pu continuer l'école comme toi et tes frères, nous n'avions pas le choix; 4 enfants, à 16 ans elle n'avait plus de parents, décédés en un an, pas de choix, il fallait chercher du travail, "on ne pouvait pas compter sur le tuteur qui nous a fait plus de mal que de bien!" Je me souviens à chaque rentrée école primaire, elle aimait regarder mes livres de géographie, d'histoire de France "vous avez de jolis livres disait-elle" ça n'a pas empêcher de bien assurer le "poste" de maman. Tu vois ton témoignage de Rithon en apporte un autre. Tu sais j'en aurai des questions à poser à mes parents, c'est trop tard ! Bises.Renée

    27
    Lundi 27 Octobre 2014 à 18:01

    Campanule : Merci pour ton émouvant témoignage. En t'exprimant ici ,tu montres que de nombreux enfants de l'âge de nos parents avaient perdu les leurs, trés jeunes . Touchant de voir que ta maman admirait tes livres. Que sa vie a du être dure !

    J'ai la chance, c'est vrai ,  de pouvoir encore  poser des questions à mes parents et d'avoir bien connu Rithon, mon grand -père. Mais mes parents ignoraient l'existence de ce diplôme. J'ai eu de la chance également d'avoir été autorisée à fouiller et de le trouver sans chercher .Bises, Renée .

    28
    hélène
    Mardi 28 Octobre 2014 à 00:05

    Combien ton témoignage est touchant et vrai. Tu as fait des recherches très appronfondies sur cette époque où souvent les enfants de la campagne étaient sacrifiés pour les travaux des champs, et il se produisait des inhustices dans les familles, 2 poursuivaient  desétudes, et le dernier restait à la maison,je puis en parler, cela se passaot dans la famille demon mari  qui lui


    était resté prés de ses parents, mais je pense que cela ne lui a pas coûté! Il aimait l"agriculture plus que la culture.


    Mercipour toutet je t'embrasse bien fort.


    Hélène

    29
    Mardi 28 Octobre 2014 à 10:02

    Bonjour Nicole 

    Ton  grand père  aurait été fier  de  toi,  et  de  la  réussite     de  tes  études   !

    Tu as  retrouvé ses   diplômes ,  cet   un  bel hommage que  tu  lui  rends  aujourd'hui , en  les  mettant  sur  ton  blog    et  en  racontant  son histoire !

    Merci Nicole  ! Bonne  journée ! Bises  

    huguette  

    30
    henri
    Mardi 28 Octobre 2014 à 14:45

    L'instit que je fus ( surnommé parfois Riton par les copains!) a beaucoup aimé cette note. L'énoncé du second problème me fait penser à celui demandant de calculer de l'âge du capitaine!

    Cordialement

    31
    Mardi 28 Octobre 2014 à 19:14

    Hélène : Merci pour ton témoignage .Dans mon enfance , beaucoup de gens restaient à la ferme , sans apprendre d'autres métiers .Mais c'était surtout les garçons qui n'avaient aucun choix et les écoles étaient très loin .

    Huguette ; Quand mon grand-père est décédé , j'étais instit depuis 3 ans .Je pense qu'il était trés fier de moi , peut-être trop happy

    Henri : Sympa de venir apporter ton témoignage d'ancien instit .Bienvenue au club ( Il y  a bien au moins 3 anciens ici et 2 en activité ) .Je pense qu'on devait donner d'autres renseignements aux gamins pour ce problème .Valeur du g par exemple .Mais rien trouvé!

    Merci beaucoup à vous trois , les trois "H "happy.Bonne soirée

    32
    daniel63
    Mercredi 29 Octobre 2014 à 07:53

    Je suis content que des gens plus qualifiés que moi coincent sur l'énoncé du problème ...yes

    33
    Mercredi 29 Octobre 2014 à 09:34

    il a du toujours lui rester une sensation "d ' inaccompli" dans sa vie


    dommage


    belle journée

    34
    Mercredi 29 Octobre 2014 à 10:11

    Daniel 63: Je coince , tu coinces , il coince .. Mais je crois avoir fait une découverte pour cet énoncé : une explication datant de 1910 .Je relis et mettrai en com .

    Eva : Oui, il a toujours eu ce regret , enfin celui de n'avoir pas poursuivi ses études .Il avait l'impression que tous ses problèmes n'auraient jamais existé si... Mais je n'en suis pas si sûre !!!

    Belle journée à vous

    35
    Mercredi 29 Octobre 2014 à 22:27

    @Tous ceux qui ont tenté de résoudre le problème 

    Dans un autre numéro , on parle d'une coquille : on aurait écrit " vendu à 0, 9 du poids légal" .Mais c'était encore une coquille et en 1910 , tout le monde a compris que c'était " vendu à 0, 9 du prix légal "

    Mais bien sûr qu'on avait tout compris et le prix légal de l'argent et du bronze en 1910 , ben nous on ne le connaît pas happy !

    36
    daniel63
    Jeudi 30 Octobre 2014 à 07:08

    Tu étais sans doute censée le connaitre !

    Mais , au fait , la valeur du franc n'était-elle pas stable à cette époque ??? Ce qui pourrait simplifier le raisonnement ...

    37
    Jeudi 30 Octobre 2014 à 08:32

    Daniel : P'tête ben que  que tu as raison. Mais là , c'est la valeur du prix au  g. qui doit être stable , puisqu'on donne le poids. Plus qu'à aller demander à la BDF de nous ouvrir ses archives et non ses coffres happy

    38
    Jeudi 30 Octobre 2014 à 15:12
    eMmA

    Ce très beau billet rend hommage à ton grand-père. Comme je comprends sa déception de n'avoir pu continuer ses études. L'époque était vraiment implacable !


    Dans mon enfance, j'ai toujours entendu maman m'encourager à poursuivre mes études aussi loin que possible, elle qui aurait rêvé de devenir médecin. Hélas pour elle, dans son milieu, les filles en savaient assez long à douze ans si elles savaient coudre, lire et compter et par conséquent il était hors de question de continuer au-delà de cet âge, même si ses institutrices avaient littéralement supplié mon grand-père de laisser maman continuer son éducation...


    En revanche, mon père, même s'il était dans les champs dès 12 ans, n'a jamais pu admettre de devoir arrêter d'étudier. C'est un autodidacte convaincu qui force le respect car il a atteint seul un niveau d'ingénieur.


    Merci Nicole, tes articles sont toujours forts et émouvants.


    Je t'embrasse,


    eMmA

    39
    Jeudi 30 Octobre 2014 à 17:03

    Emma : Je tire mon chapeau à ton papa.Bravo à lui ! Je connaîs quelques personnes qui ont eu la volonté et le courage de réaliser leur rêves , mais génération de nos parents. Mon grand -père aurait 115 ans , donc une autre génération. Ta maman a bien du apprendre à broder aussi. Donc ni études , ni apprentissage pour lui !

    Si tu avais dit à ta maman que tu voulais faire des collages et c'est tout , à 10 ans happy , peut-être bien qu'elle n'aurait pas été d'accord !

    Que tes parents continuent d'être en bonne santé , après leur anniversaire de dimanche  , dignement fêté !

    Merci pour ton témoignage .

     

    40
    Jeudi 30 Octobre 2014 à 17:09
    eMmA

    A dix ans, je voulais être maîtresse, mais nos parents nous avaient tellement trimbalés au bout du monde que je ne parlais plus une langue correctement (franglais). Je faisais quand même déjà des cartes toutes collées à ma  mère...

    Merci pour tes vœux pour mes parents. Je prends !

    41
    Jeudi 30 Octobre 2014 à 17:19

    Emma : Une vocation , les collages. Et le travail de ton papa t'a fait aimer les avions.yes

    42
    Jeudi 30 Octobre 2014 à 17:43
    eMmA

    Le travail de mon papa et les avions ? Euh... je ne vois pas (lui, il inventait plutôt des prototypes liés à la mécanique des camions...)

    43
    Jeudi 30 Octobre 2014 à 18:00

    Emma : Je voulais dire " En t'emmenant au bout du monde " en avion , je suppose.

    44
    Jeudi 30 Octobre 2014 à 21:58
    eMmA

    Eh non, c'est en bateau que nous avons rejoint l'Australie... http://www.emmacollages.com/article-on-a-beau-faire-son-fier-122736553.html

    45
    daniel63
    Dimanche 2 Novembre 2014 à 07:23

    Depuis l'Italie , eMmA ? 

    46
    Dimanche 2 Novembre 2014 à 20:21

    Tu lui rends un bel hommage à ce grand-père! A la campagne, c'est vrai que ce n'était pas possible de poursuivre des études sauf.... dans les romans! Même plus tard, il était peu admis qu'un enfant puisse faire des études, surtout pour une fille. Maman l'aurait souhaité et puis la guerre est arrivée..fini les rêves...

    Tu nous présentes des épreuves d'examen, j'aurais adoré les passer!

    Bonne soirée, bises de Mireille du sablon

    47
    Dimanche 2 Novembre 2014 à 20:44

    Daniel : Emma te répondra bien un de ces jours.

    Mireilledusablon:Eh oui, pas facile! Moyens de déplacement  rares en campagne .Une épouse d'agriculteur devait rester à la ferme .Maintenant , elles bossent le plus souvent à l'extérieur.

    C'est vraiment l'épreuve que mon grand-père a passé à 11ans en 1910.Tu peux les passer , je les corrige si tu veux happy Bonne soirée 

    48
    Dimanche 2 Novembre 2014 à 21:23
    eMmA

    @Daniel : désolée pour réponse tardive. J'arrive de Normandie... Oui, en 1963, nous avons pris le bateau depuis Gênes jusqu'en Australie. 31 jours de traversée. Trois ans plus tard, nous avons fait le voyage retour en 36 jours car le Canal de Suez était fermé. Sacrée aventure !

    Bonne soirée,

    eMmA

    49
    daniel63
    Lundi 3 Novembre 2014 à 09:00

    Emma : j'ai connu une dame qui avait passé toute sa vie là-bas et n'est revenue qu'au décès de son mari ..Elle était encore là-bas dans sa tête !

    50
    Lundi 3 Novembre 2014 à 14:39
    eMmA

    @Daniel : oui, ce grand pays ne laisse pas indifférent. Trois ans de mon enfance que je n'oublierai jamais. Grande étape dans notre famille...

    51
    Mardi 4 Novembre 2014 à 18:43

    J'ai parcouru ton récit avec attention et beaucoup de respect envers cet homme sûrement déçu de n'avoir pu assouvir son souhait d'étudier et surtout d'avoir atteint ses objectifs.

    Je viens d'un blog ami , je me suis permise de franchir ta porte lorsque j'ai supposé que tu étais du 03 

    Je reviendrais si tu me le permets 

    52
    Mardi 4 Novembre 2014 à 18:53

    Rose 63 : Bienvenue en Bourbonnais yes Merci pour ton com .Tu pourras évidemment revenir quand tu le désireras .

    Le Bourbonnais accueille avec joie les blogueurs de la province Auvergnehappy 

    53
    daniel63
    Mercredi 5 Novembre 2014 à 06:40

    Le Bourbonnais accueille avec joie les blogueurs de la province Auvergnehappy 

    Je confirme ; juste bien faire attention à ne pas tenter de l'annexer !winktongue

    54
    Mercredi 5 Novembre 2014 à 07:31

    Daniel63:yes  Prendre des cours de bourbonnais peut-être utile pour voyager dans cette province car la langue d'oc auvergnate, on ne connaît pas !!!happy 

    55
    daniel63
    Jeudi 6 Novembre 2014 à 07:00

    Il y a bien des coins de langue d'oc ; d'ailleurs , ils correspondent à d'anciennes zones auvergnates , mais chut !!!!!!!!!!^^

    Il faut être multilingue en Bourbonnais , car il y a plusieurs patois qui peuvent être bien différents les uns des autres ; mais avec un peu d'attention ...  

    56
    Jeudi 6 Novembre 2014 à 09:47

    Daniel : Les coins de langue d'oc , le Bourbonnais les a  annexés .On ne va pas les rendre happy.C'est presque secret comme les coins où poussent les cèpes !!!!yes

    De toute manière , il y a une expression qui permet de traverser toutes les zones de patois : " T'es pas berdin ou bredin , te !" 

     

    57
    Vendredi 7 Novembre 2014 à 18:01

    Un petit passage, et encore une lecture. Je m'y replonge toujours avec le même plaisir.

    Bon WE,

    Amitiés,

    Ramon

    58
    Samedi 8 Novembre 2014 à 10:35

    Ramon : Merci .C'est sympa de faire un petit coucou en passant .bon WE à toi .

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